#PORTRAIT : Grace Kelly l’autre princesse

Il est des homonymies qui frappent. Celle-ci plus fortement encore, parce que la Grace Kelly dont nous allons parler est l’antithèse absolue de l’autre, la Monégasque, la princesse, dans la vie en vrai. Deux mondes différents, l’une actrice policée, sage, presque trop, l’autre musicienne fougueuse, qui se soucie peu des étiquettes et qui se soucie de ne jouer que ce qu’elle aime, de la façon qu’elle aime. 

Née Grace Chung dans le Massachusetts en 1992 (oui elle est jeune !), elle  prend des leçons de clarinette, mais dès dix ans change pour un sax alto ; douée, elle transcrit très vite des morceaux de Miles Davis…. Rien que ça !

La suite n’est pas mal non plus, à douze ans elle enregistre son premier album (il y a des producteurs qui ont du nez) qui est un mélange  de jazz, de morceaux des Beatles, et de Stevie Wonder, elle s’en explique « dans ce premier album j’étais une gamine de Broadway qui a laissé s’infiltrer ses influences de l’époque. Et plus tard ma manière a toujours été un mélange de ce que j’ai écouté et aimé  »

En 2005, a quatorze ans elle sort un album double « Time too » ambitieux, lui aussi entrelardé d’influences diverses, reçoit un prix, et travaille déjà sur un autre album.

Ce sera « GRACEfullLEE » album de studio avec Lee Konitz qui fut son mentor et son professeur.     Figurent sur le set Russel Malone (superbe duo  sur ‘Just friends’) et Matt Wilson à la batterie. Album qui obtint un magnifique succès critique – 4,5 étoiles attribuées par la revue ‘Downbeat magazine’ – et bien plus qu’un joli succès public. Pour les amoureux de polars, on entend cet album dans la superbe série TV « Bosch » d’après M. Connely et dans un autre épisode on la voit jouer.

A seize ans -elle va vite hein ?- sort « Mood Changes » sur lequel elle exprime son talent instrumental puisqu’elle joue du sax ténor, alto et soprano.

À dix-huit, Wynton Marsalis la prie de jouer avec Dave Brubeck pour la soirée inaugurale de l’élection de Barack Obama.

Je vous ai dit qu’elle allait vite : la même année, son sixième album « Man with the hat » en équipe avec Phil Woods avec qui elle fait une tournée de promotion. Le titre fait référence à la casquette de cuir emblématique de Woods.

Depuis cette jeune musicienne accumule les concerts, les honneurs, en 2012 elle enseigne au Berklee College of Music, elle est ambassadrice du département d’État pour le jazz dans les Comores. Joue un peu partout dans le monde (à Paris au Duc des Lombards)

Depuis 2013 se succèdent « Live at Scullers » « Working for a dreamer ».mélanges d’œuvres classiques ou surprenantes tant son esprit musical reste un mélange de toutes les influences.

En 2016 « Trying to figure it out » ou elle mélange jazz acoustique et conventionnel à des musiques très contemporaines.

Vous ai-je dit qu’elle chantait ? Plutôt bien d’ailleurs…

Elle déclare : «Je prends vraiment le concept de l’improvisation et de la spontanéité dans la musique, et je la vis» et, « J’ai été bénie que ma vocation dans la vie ait été la musique et que je l’aie rencontrée dès mon plus jeune âge. Si après un concert, quelqu’un me dit : « vous m’avez bouleversé », j’ai touché la seule raison pour laquelle je joue. »

Elle pense bien la Jeune, très jeune, la précoce princesse du jazz.

Future reine sans doute aucun.

Ecrit par Jean Bellissime

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