Une affiche de choix au Forum Nice Nord ce mercredi 7 novembre pour une nouvelle Nice Jazz Festival sessions avec au programme deux groupes de haut niveau. Tout d’abord le trio de Fred D’Oelsnitz, vainqueur du Tremplin du Nice Jazz Festival 2014, et auteur du bel album « Fresh Time » paru chez Imago records, et ensuite la formation Blacktet de Marquis Hill, le trompettiste qui monte.
Le Trio de Fred D’Oelsnitz ouvre donc le feu à 20h30. Accompagné des excellents François Gallix (contrebasse) et Stéphane Foucher (batterie), le pianiste, en grande forme et plus virtuose que jamais, se lance dans une relecture de quelques extraits de son album (uniquement fait de compositions originales), et interprètera également deux morceaux de pianistes qu’il admire, l’un étant « Diana » de Kenny Kirkland, l’autre « The eye of the hurricane », une composition de Herbie Hancock. L’interplay entre les trois musiciens est fascinant à observer, et le jeu puissant et terrien de Gallix se marie à merveille à légèreté du jeu de Stéphane, tout en finesse mais plein d’énergie. 45 mn de bonheur qui passèrent comme dans un rêve.
Marquis Hill ensuite. Une loooongue introduction pour le morceau qui ouvre le set. Impassible et caché derrière ces lunettes noires, le trompettiste fait penser à un Miles Davis qui aurait pris de l’embonpoint. Pas de piano dans sa formation, mais un vibraphoniste (Joel Ross), et surtout un saxophoniste alto de renom, Logan Richardson qui dés le premier morceau se lança dans un long et acrobatique solo. Aprés ce premier morceau, Marquis Hill, tout d’un coup devenu affable prit la parole pour nous présenter le morceau suivant, dédiée à « tous ceux qui souffrent dans un monde devenu fou ». La ballade, ample et ambitieuse s’intitulait « A Prayer for the people ». Puis s’ensuit un morceau dédié aux femmes intitulé « Her Story » qui là aussi mit en valeur Joel Ross et Logan Richardson, la rythmique (Jeremiah Hunt à la basse électrique et Makaya McCraven à la batterie) faisant oeuvre de dynamiteurs (le batteur surtout) en explosant les mélodies à coups de glissandi et de rimshots. Le morceau suivant est introduit par un long solo de vibraphone, avant l’exposé du thème par le sax et la trompette à l’unisson, trompette dont le son et le jeu me rappellent beaucoup, un certain Lee Morgan, trompettiste de génie s’il en fut. Marquis Hill n’est certes pas encore au stade de Lee car sa musique à mon humble avis est trop souvent éthérée, et lui manque peut être un peu de rentre-dedans pour être réellement efficace, même si tout cela reste de très haut niveau. Un concert qui nous a néanmoins démontré que de Nice à New York, « Jazz is alive and well » !