Vincent Segal au violoncelle et Ballaké Sissoko à la kora se sont rencontrés il y a fort longtemps et nous enchantent de leurs cordes inspirées. Quant à l’accordéon de Vincent Peirani, cela fait des années qu’il s’accorde parfaitement avec le saxophone d’Émile Parisien. Ces deux duos se sont unis pour le meilleur il y a deux ans en un superbe album, et se sont donc égarés, entre autre, sur la Scène 55…
Dès les premiers accords de Kora, les notes sussurées par Ballaké Sissoko nous entrainent dans les sentes d’une forêt enchantée.
Bientôt rejoint par les trois autres musiciens pour le magnifique morceau Ta Nyé qui introduit l’album, Les Égarés. No Format (NOF.#58). Les quatre complices, assis sagement, entament ainsi un voyage éthéré, quatre voix inspirées qui s’unissent et nous livrent une musique métissée, envoutante, riche et épurée à la fois. Le public est ainsi invité à suivre ces quatre artistes dans un univers où chacun est à l’écoute de l’autre, chaque son, qu’il surgissse du saxophone,
de l’accordéon, du violoncelle ou du magnifique instrument malien étant imaginé pour s’accorder aux autres, pour inventer une nouvelle voie musicale où l’harmonie règne en maitre. Les morceaux s’enchainent, citons Izao, composition de Vincent Peirani, Amenhotep de Vincent Segal
ou bien encore le bel hommage à Joe Zawinul, Orient express. Le temps s’est arrêté, les funambules nous ont emporté loin, hors des sentiers battus, dans un espace musical onirique bien à eux, mais qu’ils partagent généreusement avec le public, totalement conquis.
Las, déjà le dernier morceau, Esperanza de l’accordéoniste Marc Perrone, on accompagnerait bien le quartet des heures encore. Deux rappels, deux petits bonbons pour se délecter encore de cette toile, image sonore, savamment tissée par des “égarés” que l’on aimerait bien suivre jusqu’au bout de la nuit.
Jusqu’au bout de ce conte poétique qui va résonner longtemps encore dans la tête des spectateurs.
Vendredi 7 février, Scène 55, Mougins