#LiveReport : Madeleine Peyroux, John Patitucci

Deux concerts magnifiques nous furent offerts cette semaine, l’un grâce à l’organisation « All That Jazz », l’autre grâce à Nice Music Live. Ces deux concerts présentaient deux grands artistes de jazz, tous deux, coincidence, résidents de Brooklyn, New York.

Le premier  qui se déroula le 9 Mai 2017 au Cap Cinéma du Polygone Riviera de Cagnes sur Mer permit à l’équipe du Jazzophone d’admirer la prestation de Madeleine Peyroux qui venait en trio présenter son dernier album « Secular Hymns ». Toujours avec ce mélange très personnel de jazz, folk et blues, et cette voix voilée qui n’est pas sans rappeler celle de Billie Holiday, Sobrement appuyée par une contrebasse (Barack Mori) et un guitariste (John Herrington, excellent), elle joua des compositions issues de sa plume, ainsi que des standards du blues écrits par des légendes telles que Willie Dixon ou Bessie Smith ou des titres de musiciens plus contemporains, quoique très « roots » comme Tom Waits ou Townes Van Zandt dans des versions intimistes mais criantes de feeling et de beauté. Et aussi pleines de rage, car Madeleine est une anti-Trump convaincue, et ne se gêna pas pour le faire savoir. Une belle démonstration de pureté par celle que nous découvrions il y a plus de 20 ans aux terrasses du Vieux Nice lorsqu’elle faisait partie du Lost and Wandering Jazz and blues band de Danny Fitzgerald. D’ailleurs la salle était remplie de musiciens niçois venus apporter leur soutien à celle qu’ils connurent à ses débuts. Parmi eux, Boogie Brice, Marjorie Martinez, Ronnie Rae Jr, Julie Follis et bien d’autres ainsi que l’auteur de ces lignes, qui rejoignirent  Madeleine backstage pour un after convivial, chaleureux, et arrosé d’excellent champagne.

Le jeudi suivant, nos pas se dirigèrent vers le Forum Nice Nord pour y assister à la prestation du Electric Guitar Quartet mené par John Patituccil’un des tous meilleurs bassistes au monde. Entouré de Adam Rogers et Steve Cardenas aux guitares et de Nate Smith à la batterie, il donna un concert en tous points remarquable.

Il commença le set en nous expliquant à quel point il était incroyable de grandir à New York dans les années 60 (« Je suis né en 1959, l’année de « Kind of blue » et « Giant steps », j’ai été béni »), là où toutes les musiques se mélangeaient comme il nous l’expliqua :  « j’écoutais le be-bop, le hard -bop mais aussi les Beatles, Jimi Hendrix , Tamla Motown… Ma musique est le résultat de tout cela ». Il se lancèrent ensuite dans une version échevelée du standard « Lover, come back to me », suivi d’un morceau très funky en hommage à la Tamla Motown, justement. Puis deux morceaux enchainés de Thelonious Monk, « 4 in one » et « Ugly beauty » avant un hommage à B.B.King « avec qui j’ai eu l’honneur de jouer » nous expliqua-t-il. John est très bavard sur scène, s’adressant souvent au public, en anglais mais aussi en italien, expliquant sa musique entre deux diatribes anti-Trump. (« it’s a nigtmare »). L’hommage au roi du blues, nous donna l’occasion d’apprécier les talents de bluesman de Adam Rogers qui sont fort impressionnants, comme d’ailleurs la frappe sèche et implacable de Nate Smith. Il évoqua ensuite son mentor Wayne Shorter (« Il est comme un père pour moi ») avec qui nous le verrons cet été à Jazz à Juan, avec le morceau « The Watcher », puis ce fut le rappel avec un blues-funk-rock de belle facture, et l’inévitable séance de dédicaces de CDs, pendant laquelle il se montra tout aussi affable et disert, apposant aussi son paraphe sur notre publication. John Patitucci, a prince amongst men.(Un prince parmi les hommes).

Deux concerts aussi réussis musicalement que humainement.

madeleinepeyroux.com

johnpatitucci.com

www.cap-cine.fr/all-that-jazz

www.nicemusiclive.fr

Ecrit par Gilbert D'Alto

Un commentaire

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