Mercredi 13 Juillet, en prélude à Jazz à Juan 2016, filmée et retransmise sur France 3, se tenait la remise des prix des Victoires du Jazz sur la scène de la Pinède Gould. Les Victoires du ? Force est de constater que dans ces Victoires du Jazz 2016 à Juan-les-Pins, le jazz pur fut le grand absent.
Hommage à Prince rendu en ouverture par Lucky Peterson, qui recevait la Victoire d’Honneur (première distinction pour lui de sa pourtant déjà longue carrière) et qui interpréta « Purple Rain » accompagné par une section de cuivres de choc composée de Pierrick Pedron, Sylvain Rifflet, Stéphane Belmondo (tous trois nommés) et Airelle Besson (sacrée Révélation 2015),
Puis dans la catégorie « Album de l’année » la récompense alla à l’album « Mechanics » de Sylvain Rifflet, enregistré avec le flûtiste Joce Mienniel, (par ailleurs candidat malheureux au trophée des Révélations). qui flirte avec l’électro et la world music et qui devança Le « Love for Chet » du Trio de Stéphane Belmondo , et le « And Then » de Pierrick Pédron, albums plus acoustiques. Moment de grâce néanmoins avec l’interprétation de « La chanson d’Hélène » tirée de la B. O. des « Choses de la Vie » de Claude Sautet par le trio de Stéphane.
Anne Paceo fut élue « Artiste de l’année » ; les pures Jazzwomen Cecile McLorin Salvant et Géraldine Laurent (qui d’ailleurs n’étaient présentes ni l’une ni l’autre ; ceci du aux aléas des tournées) durent s’effacer devant l’électro-pop-funk de la batteuse. Pour le jazzophile exigeant, un moment de bonheur avec le trophée « Révélation de l’année » pour le pianiste/organiste Laurent Coulondre, dont nous soulignions ici même le talent lors du Midem Jazz 2016.
La soirée fut également ponctuée d’hommages : à Prince, comme mentionnée plus haut, mais aussi à Chet Baker, avec la bonne surprise que constituait le duo de la chanteuse Camelia Jordana avec la trompettiste Airelle Besson qui ont ont livré une belle et délicate version de « The Thrill is gone », standard, qui figurait sur « Chet Baker sings » . Elles étaient accompagnées entre autres par le le pianiste Bojan Z. Encore un beau moment de grâce acoustique qui donnait l’occasion de souffler entre les décibels…
Beaucoup moins convaincant fut pour ma part, l’hommage à Serge Gainsbourg rendu par la chanteuse américaine Stacey Kent et le pianiste André Manoukian, certes agréable, mais qui aurait eu plus sa place dans une émission de variété dite « de qualité » que sur la scène de l’un des festivals de jazz les plus prestigieux au monde.
Le guitariste Pierre Perchaud nous donna également une belle version de la chanson des Beatles » And I love her »
Enfin, retour à l’électrique avec Kyle Eastwood, et son « Prosecco smile » et en conclusion, come-back de Lucky Peterson pour un set de blues-funk abrasif qui se termina sur une version torride du « I wish » de Stevie Wonder, à l »heure où commençait la diffusion en différé de l’événement sur France 3.
Les musiciens furent conviés à se joindre à la jam session en after organisée sur la Petite Pinède, et qui était dirigée par le trio de Thomas Galliano (batterie) avec Fred D’Oelsnitz, piano, et François Gallix, contrebasse, mais peu nombreux furent ceux qui suivirent. Seul le guitariste de Stéphane Belmondo, Jérôme Barde, et le batteur Stéphane Foucher se se joignirent à eux.
Ces Victoires du Jazz, majoritairement dédiées à la fée électricité sonneraient-elles en fait la défaite de la musique acoustique ?
Le palmarès 2016
Artiste de l’année : Anne Paceo
Révélation de l’année (Prix Frank Ténot) : Laurent Coulondre
Album de l’année : « Mechanics » de Sylvain Rifflet (Jazz Village),
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