Le bassiste Sylvain Daniel, entouré de quatre musiciens,  est venu présenté à Cannes un projet musical original, issu d’un album sorti en 2024, Slydee.

On peut déjà s’interroger sur le nom du projet, Slydee, sly, comme Sylvain et D. comme Daniel ? Ou bien un prénom assez courant, proche de Slyder : plongée onirique où les énergies organiques rencontrent les flux numériques. Dès les premières notes du quintet, on est enclins à croire à cette explication, tant le concept proposé se rapproche de cette définition. Entouré de Vincent Taeger à la batterie et Arnaud Roulin aux synthétiseurs

ainsi que de Romain Clerc-Renaud, malheureusement peu visible au piano et au Fender Rhodes, enfin Guillaume Poncelet à la trompette.

Le groupe, dès le premier morceau,  Fresh Start, repousse les limites du genre, livrant une musique métissée de hip hop et de funk, avec de beaux morceaux d’électro à l’intérieur ! La basse s’allie avec la batterie, soutenue constamment par les synthés ;

de l ‘autre côté de la scène, la trompette esquisse un autre son, une autre voix, plus ancrée dans la mélodie jazz, et pourtant totalement en phase avec la mélopée de ses amis musiciens. Viendront Soulkraft puis Résistance, autres compositions de Sylvain Daniel

qui confirment ce jazz fusion, jazz rock où la voix distordue du bassiste se confond avec les sons de trompette bouchée de Guillaume Poncelet.

Le quintet, en une heure de concert nous proposera d’autres morceaux de l’album Slydee, avec toujours le souci d’innover, de créer de nouveaux univers de sons, d’accords, de rythmes.

Un rappel, un slow lent et langoureux, qui tranche avec le reste de la prestation, puis le public, bravant les intempéries, repartira ravi de cette expérience. Décidément, le théâtre Alexandre III, avec Benjamin Brégeaut à la direction artistique, continue ses explorations inspirées de la scène jazz moderne et moderniste.

Jeudi 30 janvier 2023, Théâtre Alexandre III, Cannes