Le long week end qui emmena l’équipe du Jazzophone des rives (musicales, s’entend) du Brésil à celles du Mississippi commença le samedi 22 septembre au Jazz Up d’Opio, et se continua dans le Vieux Nice à la Cave Bianchi, avec deux orchestres radicalement différents mais tout aussi excellents.
Tout d’abord, le quartet de la chanteuse Michèle Candela qui se produisait à la Salle Polyvalente d’Ohio dans le cadre des concerts organisés par l’association Jazz Up.
Entièrement dédié à la bossa nova et à ses maîtres (Antonio Carlos Jobim, Joao Gilberto, Ivan Lins, Chico Buarque) ce quartet composé de musiciens d’exception (Jean-Yves Candela, piano, Giliard Lopes, contrebasse, Max Miguel, batterie) explore avec ferveur et passion la musique brésilienne. Chantant en portugais sans accent, Michèle Candela revisite les standards du genre d’une voix chaude et sensuelle, et donne une véritable âme à ces chansons intemporelles, pendant que son époux Jean-Yves Candela fait de véritables prodiges sur son piano. Certainement l’un des tous meilleurs pianistes de la région, il ornement sans cesse les mélodies avec un toucher fin et aérien, pendant que la rythmique swingue tout en douceur. Un grand concert qui dura presque deux heures (qu’on ne vit pas passer) devant un public ravi qui en redemandait. Muito obrigado a todos !
Le lendemain dimanche, changement de style et de décor. C’est sous les vénérables lambris de la Cave Bianchi, l’une des plus anciennes de Nice, que s’étaient donnés rendez- vous quelques unes des plus fines gâchettes de la région pour un « Blues Jam Afternoon » organisée par ABC Music Project en partenariat avec Imago records et Le Jazzophone.
Pour cette après-midi exceptionnel, un lie-up tout aussi exceptionnel et complètement international, puisqu’il comprenait Claudio Citarella, basse, (Italie), Ian Smith, guitare, (Angleterre) Donal Corcoran, venu d’Irlande, guitare et chant, Gaétan Thomas (France) batterie, Felipe Mantero (Brésil) guitare, Tim (harmonica) et Naomi (sax ténor), tous deux venus de Hollande et enfin, « last but not least » venu de Suède via les Etats-Unis, le légendaire Georg Wadenius, ancien guitariste de Steely Dan, BS & T, Blues Brothers et bien d’autres. Une pointure s’il en est ! Défilent alors les classiques d’Elmore James, BB King, Albert King, Eric Clapton, Stevie Ray Vaughan, tous aussi jubilatoires les uns que les autres, les quatre ( ! ) guitaristes se renvoyant constamment la balle lors de joutes instrumentales de belle facture, dans une sorte de « best of » du Chicago Blues.
Un public venu nombreux (plus une place de libre) en redemandait encore lorsque cet orchestre de saltimbanques géniaux termina sur un « Sweet Home Chicago » pétaradant et de circonstance. Un après midi de rêve, qui concluait un week-end musical chargé en émotions.