Charlie Parker, qui s’est éteint il y a 60 ans de cela, le 12 mars 1955 à New York, était et reste l’un des musiciens les plus importants de l’histoire du jazz, avec Louis Armstrong, Duke Ellington et Miles Davis. Charlie Parker dont le surnom était « Bird » (l’oiseau), tant il donnait l’impression de s’envoler dans ses choruses, fut l’apôtre d’une véritable révolution musicale, celle du be-bop, dont il était avec Dizzy Gillespie le créateur. Cette révolution fut pour le jazz aussi importante que les créations de Stavinsky et
Bartok pour la musique classique.
«Charlie Parker était appelé le musicien parfait, et l’expression sur son visage était aussi belle, calme et profonde que celle du Bouddah. Musicalement aussi important que Beethoven, Charlie Parker faisait exploser ses poumons pour atteindre la vitesse » écrivait Jack Kerouac, un de ses plus fervents admirateurs.
L’importance de Charlie Parker dans le jazz de la deuxième moitié du XXe siècle est incommensurable. Lors de sa courte vie, il créa une des musiques les plus belles et les plus convulsives qui soient, qui aujourd’hui encore étonne par sa rupture totale avec ce qui l’avait précédé (le swing), et par sa complexité, et la virtuosité et le feeling de ses interprètes, avec lesquels Bird s’envola. Métis afro-américain et amérindien (comme un autre génie apparu plus tard, Jimi Hendrix), il naquit le 29 août à Kansas City, Missouri, d’où l’influence du blues sur sa musique, et grandit dans cette ville où fleurit le jazz pendant et après la prohibition, et rejoint un grand nombre d’orchestres, dont celui de Jay Mc Shann, avec qui il effectue ses premiers enregistrements.
Il fait une tournée avec lui et découvre New York, qu’il rejoint peu de temps après et s’acoquine avec quelques jeunes loups : les trompettistes Dizzy Gillespie et Miles Davis, les pianistes Thelonious Monk et Bud Powell et les batteurs Kenny Clarke et Max Roach. Le but, comme le résume plus tard Monk, étant de créer quelque chose « qu’ils ne puissent pas jouer » ; « ils » désignant les musiciens swing.
Charlie travaille sans relâche en écoutant sans fin les disques qu’il parvient à acquérir, repiquant les solos des maîtres de l’époque, et les rejouant note pour note – pratique extrêmement répandue chez les musiciens de Jazz, la seule « école de Jazz » consistant à reproduire à l’oreille les phrases des meilleurs musiciens. Il compose également énormément (il a écrit 55 morceaux de son vivant), se produit dans tous les clubs de la ville, et devient une légende vivante, le club Birdland est nommé d’après lui. Mais dans sa quête d’absolu, il consomme aussi énormément d’alcool et de drogues (héroïne, speed, Marijuana), est un inlassable coureur de jupons, et est souvent en proie à de graves crises de dépression…
Il meurt à 34 ans, après avoir marqué de son empreinte l’histoire entière du jazz et avoir influencé tous les saxophonistes, voire les musiciens, qui lui succèdèrent jusqu’à nos jours, Jackie Mc Lean, Art Pepper, John Coltrane, et des milliers d’autres. En ce qui concerne nos chers musiciens niçois, il est certain que Sébastien Chaumont et Selim Nini font partie des plus fervents adeptes, et que sa musique a influencé des gens comme « Bibi » Rovère, François Chassagnite, Barney Wilen, Fred D’Oelsnitz, Olivier Giraudo et bien d’autres encore… BIRD LIVES !
Pingback: #Presse : On parle du Jazzophone | Le Jazzophone